In bed with Spinoza. Quel philosophe êtes-vous au lit ?
On pourrait penser que les philosophes répugnent aux plaisirs de la chair. C’est parce qu’ils en parlent relativement peu. Mais leur vision des choses – et de la chose – a des effets jusque sous votre couette. Si vous voulez savoir quelle est votre vision profonde du sexe, répondez à ces 12 questions. Vous découvrirez quel philosophe accompagne votre vision de l’éros !
Au lit, je suis Spinoza : je place le désir avant toute chose.
Pour l’auteur de L’Éthique, toute notre vie est fondée sur le désir. Il nomme conatus (non, ce n’est pas ce que vous pensez) le « désir de persévérer dans son être ». Comme le corps et l’âme sont la même chose pour lui, ce désir inclut évidemment notre sexualité. Mais il doit être orienté par une perspective interne d’amélioration. Celle-ci passe par des affects positifs, comme la joie, tandis que les affects négatifs – douleur, tristesse, etc. – amoindrissent notre « puissance d’être ». Ce long chemin du désir, accompagné de connaissance du réel et des autres, peut même nous mener à la béatitude. Exciting !
Au lit, je suis Kant : je pratique l’éthique, même à l’horizontale.
Selon Kant, aucune sphère de notre existence ne peut échapper à l’exigence de moralité, qui nous élève au-dessus de l’animalité et fait de nous des êtres libres. Plutôt rigoriste, le philosophe de Kœnigsberg tient à ce que nos relations charnelles n’échappent pas aux principes du devoir, consistant à tenir l’autre pour un être digne de respect. Mais peut-on (et doit-on) être complètement moral dans un lit ?
Au lit, je suis Levinas : j’ai le souci de l’autre.
Comme le philosophe du visage, vous accordez la priorité à une relation à l’autre qui échappe aux maux de notre modernité technologique et idéologique. Votre idéal, dans le sexe, est de parvenir à considérer le corps de l’autre comme un visage. Sans chercher à nier son altérité essentielle. Cela passe notamment par la caresse – et une forme de transcendance s’ouvre alors.
Au lit, je suis Judith Butler : le trouble, c’est mon genre.
Comme l’autrice de Trouble dans le genre, vous souhaitez faire exploser les dichotomies et les normes imposées à notre vie sexuelle – qui sont en réalité des structures de pouvoir. Désireuse d’« ouvrir le champ des possibles en matière de genre », Butler fait l’apologie de la multiplicité et de l’incertitude. Chacun d’entre nous peut « performer » le genre, jouer des rôles. Histoire, aussi, de ne plus sacraliser les passages obligés du rituel érotique.
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